samedi 19 avril 2008

J'ai vu

J'ai vu mes doigts
Approuver mes pensées malsaines;
J'ai vu des lois
Permettre le climat de haine;
J'ai vu tout ce que j'écris
Se décomposer
Et ne devenir qu'un cri;
J'ai vu les années me transformer.
J'ai vu ma métamorphose
J'ai haï ma propre prose.

J'ai vu des arbres tomber
Et des fleurs être chouchoutées;
J'ai vu les plus faibles se vanter
D'un glorieux mérite
Qu'ils avaient acquis pour tromper.
J'ai vu sur le chemin se pavaner
Les filles de grands patrons
Récoltant les notes;
J'ai vu des hommes partir en mission
Pour tenter d'absoudre leurs fautes.

J'ai vu mes doigts s'enliser
Dans une poésie à peine revendiquée.
J'ai vu mon clavier se répéter,
J'ai vu mes mots m'engueuler,
J'ai senti mon esprit s'embrouiller
Car je ne faisais que brailler.
J'ai vu mes mains
Comprendre le braille que les humains
Utilisent pour marquer leurs volontés.
J'ai vu la malhonnêteté
De certains.
Et j'ai vu le malin
D'ironie se couvrir,
Pour ensuite me posséder
Et de milliers de mots
Me recouvrir.


// 9 juillet 2007//

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