mardi 16 décembre 2008

Automatic Souls

{le Muet}

Crasse prolifique
Qui prolifère
Dans les hautes sphères
Politiques

Ah ! Mais vois-tu
Ton discours ?
Il pue
Il pue
L'amour.

Tu vois,
Tout ce qu'on t'a dit
C'était de la merde
Tout ce qu'on t'assène
Assassine
M'amène
A la haine,
Te bande les yeux
Pour fermer ta gueule
Et nourrir la leur
Car ce sont eux !
Eux qui mangent aisément !

Y'a toujours un intérêt
Toujours une image
A préserver
Même dans l'amitié,
Même dans l'amour,
Y'a toujours
Une pilule à faire passer !

Peine dehors,
Gueules de mort
Traînent des pattes
Décousues.
Coup du sort
Abattu à tort
C'est ce qu'on dit
De nos visages
Quand on marche dans les rues.
Attitude stable
Pas un pas de travers
Une bulle d'atmosphère
Si on la perce...
Devient irritable...

AUTOMATIC SOULS !!!!!
AUTOMATIC SOULS !!!!!
AUTOMATIC SOULS !!!!!


{le Clochard}

Crie !
Mes cordes vocales
Obstruent mon larynx
Tuez moi ! Tuez moi !
Cherchez la vérité !
Crie !
En vain...

Moi (crie!)
J'ai faim d'hystérie
Je naîs sous la pluie
J'accepte le pardon
Mais jamais n'excuse
Alors je
Crie !


{le Muet}

J'ai beaucoup d'amis,
Aucun ne sait qui je suis
Comment pourraient-ils ?
Même moi je me fuis

J'ai toujours refusé le monde
Et il ne m'a rien donné ;
Alors en accepter une partie
Me procure... bénéfices.

Puisqu'on est tous des lâches
Devant l'immense tâche
Solidaire, et qu'en aucun cas
Je ne veux être comme vous,
Alors je défierai les requins
Avec mes simples mains.


{l'employé du mois}

T'es au chômage ?
Viens pas nous faire chier !
Nous on a de l'âge
Et un bon métier,
On a du taff
Et on est pas prêt d'se faire virer,
Notre mutuelle c'est notre santé,
Et ta santé à toi, on s'en occupe
En s'indignant à feu doux
Devant un mirage cathodique.

Moi j'ai ma famille à nourrir,
C'est la crise j'veux m'en sortir,
Alors je reste à mon boulot
Et chez moi, pas l'temps de mettre le nez dehors,
Pas l'temps de sortir et d'agir,
Faut que je finisse mes dossiers d'abord.


{le Muet}

Constamment derrière
Des rideaux de verre
On s'évite on va vite
Pour ne plus rien avoir à penser,
Pour oublier nos années,
Si tristes mélodies
Scintillant dans les tréfonds de la nuit

Moi, je ne suis qu'un romantique,
Toi, une âme automatique...
Regarde ma bouche
Regarde ta bouche
On croirait
Deux bougies côte à côte
Chaque courant d'air
Les fait valser
Jusqu'à l'arrêt fatal.

Ô toi, l'âme automatique
Que rien ne peut déclencher
Contre sa volonté,
Constate comme tu gâches
Ton existence en mimiques
Pré-calculées


AUTOMATIC SOULS !!!!!
AUTOMATIC SOULS !!!!!
AUTOMATIC SOULS !!!!!


Ca en devient risible,
Tout n'est plus qu'illisible,
Mes mots n'emboîtent aucun autre
Car en toute oisiveté ma langue
S'enlise et se pose doucement,
Comme anesthésiée par tant d'offenses,
Dans ma gueule grande ouverte...

Automatic souls
Automatic fools
Pre-determined roles
Automatic souls...


//26 octobre - 4, 13 novembre - 06, 11, 16 décembre 2008//

jeudi 11 décembre 2008

Revoir

Dans un tiroir
J'ai des dizaines de lettres
On pourrait y voir
Les recoins sombres de mon être

J'ai fouillé dans mon armoire
Et ai jeté mes manteaux,
Je me suis mis à croire
A la beauté du nu.

En ouvrant des miroirs
Fuyaient des ombres noires ;

Alors je les ai dessinées,

Cracheur de feutre.

Ce sont les grands arts
Qui m'ont remis sur pied
Les photos de bavards
Prises à contre-trépied...

Je me suis repenti de mes erreurs
J'avais bien frôlé l'horreur,
Et désormais j'assume

Toutes mes blessures.


J'ai revu ces quelques photos,
Ces clichés froids
Présents partout en moi
Jusque dans les poches de mes manteaux.

Observez celle-ci, par exemple,
A la lumière de ma lampe :
J'étais dans des draps de satin,
Dans les bras de Satan.


//7&11 décembre 2008//

vendredi 21 novembre 2008

Comme c'est étrange


Sous la pluie

Ton sourire
Qui m'attend...
Comme un ange
Tu sembles flotter
Tu as les cheveux trempés
Comme c'est étrange

Tu ne bouges pas
Tu trépignes
Tu me dévisages...
Je viens à toi
Relève ta frange
Tu as les cheveux trempés
Comme c'est étrange

Il m'a suffi d'un regard
D'un geste déplacé
Pour que ta joie soit effacée...
Un seul mot qui dérange
T'a inondé de mélancolie
Tu as les cheveux trempés
Comme c'est étrange

Qu'importe si
Tu te venges
Je n'en avais plus envie...
Il fallait que ça change
Quitte à t'enivrer de folie
Un baiser qu'on range
Et je suis reparti.


//xx novembre xxxx//

lundi 17 novembre 2008

Dans la rue

La rue grisâtre me menace
De ses difformes murs
Des gueules de rapaces
Qui s'exclament et puis susurrent

Les pavés on amasse
Sous nos pieds de cuir
Les lumières si basses
Qu'on finit par s'aplatir

Des passants maussades
Aux allures anodines
Qui n'espèrent qu'un virage
Pour renouer avec la vie

Des visages en tornades
Accumulant la routine
Comme les cascades
Tourmentées d'Argentine

...
Chercher la vérité
En vain.
Calmer les intempéries
Être fouetté par le vent.

J'ai faim d'hystérie,
Mais je suis né sous la pluie ;
Même lors d'une accalmie
Je n'y vois goutte.

Je m'assassine,
Je deviens aveugle,
Mais je garde toujours
L'arme à l'œil
...


Il ne me reste plus
Que des pages déjà lues
Je ferme mes paupières
Et mon regard se perd


La voûte embrumée s'endort alors
Je ne respire plus encore
Les fumées du goudron
On entend au loin "rêvons"

J'aurais beau tournoyer
En plein milieu de la voie civile
Nulle voiture ne saurait m'arrêter
J'irradie, j'imagine, je souris

Mais les rayons de lumière
S'atténuent de plus en plus
Où sont passés mes mystères ?
Dans la poubelle de la rue.
Dans la poubelle de la rue...


//17 novembre 2008//

lundi 10 novembre 2008

Je souris


Les romans à l'eau de rose,

Les fleurs bleues,
Je les déracine ;
Les rêves ne sont que des crimes
Contre la vie.
Sur le tarmac on est assis,
Dès que passe un tête-en-l'air
Forcément, on sourit.

Le seul fruit que je croque
C'est la mort ;
Il a un goût amer
Mais y'a pas de coup du sort.
Si jamais un faciès
Hautain me méprise,
Sous ma paume maîtresse
La rime j'aiguise...

J'ai aucun clan,
Mais si on me jette
Si on me met à cran,
Pas de souci pour un guet-apens.
Vous n'entendrez jamais plus
Parler de moi ;
Vous ne m'aurez même jamais
Connu.

Homme de l'ombre,
J'passe pour anonyme
Chaque jour on assassine
Mes enfants terroristes,
Mais la guerre est intestine
La loi ne résout rien
Et c'est des boyaux qu'on déchire
A coups de paradigmes.

Venez dans mes appartements
Prenez un verre bien sagement
Et essayez de vous battre ;
Faites pas votre héroïne,
Bouchez-vous les narines...
Moi je n'connais pas Sartre
J'ai pas de culture infinie
Mais j'me démerde aussi.

Parmi tant d'illusions
La seule connerie qui m'éclaire
C'est la prostitution des idées,
Les girouettes à profusion.
C'est en critiquant l'immuable
Qu'on avance dans le bon sens ;
Tandis que simplement je pense,
Des montagnes s'écroulent en sable.

J'ai rêvé que le monde
Était des initiatives,
Mais il s'englue en tristes
Tentatives ;
Devant la difficulté,
Même les chiens jamais ne fuient.
Indépendant esprit,
Faut innover comme Pouchkine.

Y'a les fous sur la terre
Ils fouillent par terre ils
Cherchent leurs yeux
Et désespèrent;
Leur seule bouffe est la règle
Et ils crèvent
De contraintes insipides ;
Des charlatans ils deviennent.

Ils ont un lendemain si
Similaire
A aujourd'hui ;
Des paroles en l'air,
En clair ?
Des rôles pas définis,
Une action suspendue,
Les promesses revenues.

Les romans à l'eau de rose,
Les fleurs bleues,
Je les déracine ;
Les rêves ne sont que des crimes
Contre la vie.
Sur le tarmac on est assis,
Dès que passe un tête-en-l'air
Forcément...
Je souris.



//10 novembre 2008//

Au centre

mardi 28 octobre 2008

The River of Strangeness

I'm walking by the river
Of strangeness
Observing passers-by
Full of loneliness.

I've got scissors in my hand
No one can touch me
Hate flowing into my veins,
Hate that no one can flee.

Fate
Can't trouble me
What I do is not fake,
Fake is what you see.

Believe what you want;
In the river are swimming
Thousands of silent
People who just can't
Express themselves.
Believe what you want,
Believe they're slaves...

-And the trees are growing
By the river of strangeness,
Their sunken leaves sing
The melody of quietness
While i'm asking the sky
The reasons why
We were left down and weak,
Blown away and bleak-

I've got scissors in my hand,
No one can touch me
Hate flowing into my veins,
Hate that no one can flee.


//28 octobre 2008//

dimanche 26 octobre 2008

Dieu, j'ai pêché !

Dieu, j'ai pêché.
J'ai roulé,
J'ai escroqué.
J'ai fumé,
J'ai bu,
Je n'ai su
Qu'après
Que c'était
Mauvais.

J'ai volé,
J'ai crié
Plus fort que les anges...

J'ai sali
Des noms
Pour un oui,
Pour un non.

J'ai ri
De la peur,
J'ai ri
De la faiblesse,
J'ai ri
De la sueur,
J'ai ri,
Quelle bassesse !

Dieu, j'ai pêché.
Je me suis moqué,
J'ai même tué
En parlant.
J'ai brûlé
Les ailes d'un nouveau-né
J'en ai profité
Pour brûler
Ses aînés.

Je me suis drogué
J'ai sniffé
Le malheur des rues.
Je me suis injecté
Leur détresse
Et mes veines sont devenues
Des avenues.

J'ai volé,
J'ai crié
Plus fort que les anges...

Dieu, j'ai détruit
Mon coeur.
Pourtant, pour toi,
Il est sacré ; la foi
L'honorant de mille douleurs
Le forgeant,
Le coeur résistant.

Dieu, j'ai pêché.
Mais que c'est bon...

Et si je caricature,
Si je suis réducteur,
Qu'on me jette en pâture !

Dieu, j'ai pêché.
Mais que c'est bon...
J'ai volé,
J'ai crié
Plus fort que les anges...

//26 septembre 2008//

mardi 14 octobre 2008

J'aboie

J'avoue,
J'suis en sale état,
J'étatiste en abondance,
J'abandonne la vraie vie, vous
Et
Nous sommes des croyances
Palpables,
Irréelles,
Que des bandes
D'effrénées illusions.

Oh !
J'ai trop mastiqué la réalité
J'la crache comme un sac plastique
Je bois
J'aboie
Et je jappe de joie
Quand le champagne est monté
A bloc.
Les rides me dérident,
Me rallient à des rictus embellis
Blam, j'ai le jus belli ;
J'instaure le nouveau règne
De la nouvelle langue
Universelle.
J'étudie les différentes compositions
Des différentes dissertations
Le plan est-il correct ?
J'y pense,
J'y pense,
J'en vomis,
J'en vomis de joie
Car je suis heureux
Dans mon malheur d'une minute ;
J'espère chaque seconde,
J'idéalise,
Je parle de tout
De n'importe quoi.
N'importe qui
Remporte les trophées bénis,
Les compétitions de haute volée,
Volées.

On peint de ces fresques immondes
L'amour les inonde,
La niaise abonde
De superlatifs
Destinés à promouvoir
Une création dénuée d'ennuis !

L'égoïsme passe à travers mon oreille
On me siffle toutes mes balades
Et on se dit malade ;
Malade, oui, d'égoïsme, oui !
La mort nous entoure,
Heureusement l'amor
Reste parmi certains, certaines,
Parmi amis, amies de haine
Envers le fitfty fifty,
Le "je donne donc toi aussi".

// date inconnue pour un texte inconnu pour un auteur inconnu //

vendredi 3 octobre 2008

Les bises de la mort

Dans la vie c'est
Des amis jusqu'à la mort,
Saignés à la main,
Puis résignés quand ils ont signé ;

Dans la vie c'est
Des statues dévissées
Penchant comme un danger
Sur les places surchargées.

On a bien vécu,
Toujours en manque
Sauf d'écus
Dans notre petite planque
Aux herbes folles,
Aux oeillets et fougères.
Sur nos oreillers plaqués au sol,
De fermés yeux rouges.

Si les grands sourires nous viennent,
C'est que le soleil est loin,
Nos dents serrées
Et nos lèvres au couteau allongées.

Dans la vie c'est
Des gens fébriles comme des feuilles
De papier calque ;
Combien d'indépendants claquent ?

Dans la vie c'est
Vide de sens,
Vite pavillonné,
Avide de délivrance
En vérité.

Mais on a plus que des os brisés
Pour construire l'amitié ;
Y'a des putain de blind
Et personne peut relancer.
Des putain de phrases
Même pas libellées,
Des putain de verres
Complètement bourrés.
Ta censure,
Je la contourne
Pas par les urnes,
Mais par les mains.
J'suis un putain de satellite
Détaché de son orbite ;
Saturne peut cauchemarder,
Je racle sa putain de beauté.

J'ai les poings liés
Par les moeurs
Alors je mets un point d'honneur
A cacher mes doigts d'honneur.
Mes insultes sont belles
Mais si peu
conventionnelles.

Dans la vie c'est
Des amis qui sourient
Des amis qui oublient
Des personnes insultées
Sans même un mot,
Sans même un regard.

Dans la vie c'est
Des revanchards aux mains d'argent
Qu'ont la tête explosée
D'injures de premier rang,
Qui doivent tout recracher
Pour ne plus jamais pleurer.

Mais le monde t'a mis à la porte,
Dès que tu es sorti
De tes gonds.
La révolte, l'instant charnière...
En lieu clos, à l'arrière,
Les charognards sont à l'air
Libre ;
Cachés sous des prières.

Il faut sans arrêt moraliser,
Moraliser,
Regarder ses pieds marcher,
Son corps fonctionner
Et expliquer,
Se dire que tout ça
Est raisonnable
Est explicable,
Est tolérable,
Est organisé,
Et caetera.

J'cite l'illicite,
Mais jamais j'le justifie ;
Dans le réduit
C'est du Kafka qu'on récite ;
J'roule une garette-ci,
L'imbibe de whisky.
Derrière la fumée,
Le monde civilisé.

J'cite l'illicite,
On se demande si
Je le réalise ;
Quelle importance,
Qu'est le réel ?
Que l'action t'apporte-t-elle,
Si ce n'est le réconfort
De pouvoir la détester
Et de rester bien dressé ?

Ah !
L'hymne à l'anarchie ?
Pas le moins du monde ;
C'est l'hymne à la connerie
Dont chaque seconde
Le sens est amplifié
Par la routine, les préjugés,
Et qui s'enduit
Des sécurités.

La connerie,
Elle est indispensable à la vie.
Sans elle, il n'y a pas de rire.
Sans elle, il n'y a qu'un ciel gris
Sans oiseaux éclopés,
La clope au bec.

La connerie, elle fait peur
Aux lâches ;
Respecte ce que tes aînés
Ont décidé pour ton bonheur
Et crache.

Dans la vie c'est
Crache !
Crache !
Crache !
Crache !

Nos attitudes
Sont des bises de la mort
Des hymnes à l'uniforme
Des bises de la mort
Venant nous border la nuit
Pour nous rassurer sur la vie,
Sur sa protection infinie.
Les bises de la mort vous disent
'Tout ira bien demain,
Tout ira bien demain...'

//8 octobre 2008//

jeudi 2 octobre 2008

No Title

Enfile d'effilées manches,
Défile devant la foule,
Marche comme si rien
N'avait d'importance.
Regarde droit devant
Toi.
Regarde droit devant
Toi,
Et ne tombe pas,
Ne tombe pas.

Enfile d'effilées manches,
Défile devant la foule,
Marche comme si rien
N'avait d'importance.
Les fous
Sont là, à te contempler ;
Ta robe est-elle à leur goût ?
Les bas sont-ils bien portés ?

Regarde droit devant toi,
Ne tombe pas
Sinon c'est la société
Qui le fera.

//2 octobre 2008//

mercredi 3 septembre 2008

Mascara


Un trait très traître

Bien dissimulé.
Des attraits par millions,
Une joie simulée
A la perfection.

Un trait très traître
Bien dissimulé
Que j'ai révélé,
Découvert,
Au grand journal intime
Dévoilé.

On n's'imagine que des fantaisies,
On a des fantasmes
A en faire des amnésies
De réel. Simulacre !
La fantaisie ?
Foutaises.

Si tu comptes me tromper,
Me faire rompre,
Me faire ramper
A tes pieds, détrompe-toi
Et continue donc :
Espère.

De mensonges je me délecte,
A peine déversés je les détecte.
Et même ton trait très traître
N'a pu me résister.

Pourquoi ce mascara
Si ridicule ?
Je n'suis plus crédule,
Et là, ça me lasse.

Alors je me moquerai,
Indéfiniment,
Jusqu'à la fin des foutus temps,
Je me moquerai
Car le rire ne guérit rien,
Mais c'est le seul qui
Jamais ne m'ennuie.


//3 septembre 2008//

mardi 29 juillet 2008

Travail Inné ?


Impossible de me contenir.
Certains en dix lignes décrivent
Des hectares de passions, rivent
Les images à leurs mots sbires.

Je m'accapare l'image de l'homme épique.
On a beau croire : même si ses mots piquent,
Il n'est pas héroïque, juste star aux mains remplies
D'avatars en dents de scie.

Fixe-toi une limite
Pour la franchir ensuite ;
Prépare pour tes cauchemars qui palpitent
Un plan qui les contrecarre.

Détruis-moi ces remparts, prends la fuite,
Envole-toi dans les contrées maudites
De l'art, vole ses pépites
Rencontrées en de somptueux lupanars.


//29 juillet 2008//

vendredi 18 juillet 2008

Poète à mi-temps


Parfois le soir je sors des crocs,

M'assois sur un fauteuil en eauDe vie...
Je marchande en devis
Mon âme à ces feuilles blanches,
Car commercer mes hantises
Est mon unique devise,
Ma seule solution de rechange.

Je suis un poète à mi-temps,
J'écris des souffles à peine repentis,
Invente des centaines d'habitants,
Les fais vivre en harmonie.

A crier la chaleur de prosternées
Routines, mon coeur refroidit,
Est pétrifié...
Dénonçons la banale vie,
Car à ne plus croquer
Même les sièges bondés,
Nos incisives se sont adoucies.
Chuchote, rie.

Et les poussées fraternelles
S'immiscent partout où l'on passe !
Fanent dès qu'on repasse,
Puis la soeur vient tout mettre à la poubelle.
J'ai des grades, un dédale
De grades classés, sur le marché
Pour qu'on les contemple
Telle la première dalle d'un temple.

Lorsqu'un escroc vient me rendre des comptes,
Je lui réponds qu'un escroc
Ne vend que des contes,
Et que mon argent est dans ma peau.
Ma nièce,
Elle, n'attend que mes pièces,
Elle veut qu'on me dépèce,
Me pèse ensuite et qu'on m'engraisse !

L'argent, rie, est sale,
Et tout laver n'est pas solution
Car la machine à sous n'est pas
Là, dans le salon.
Alors je menotte les excursions suspectes,
Interroge chacun des faits
Et gestes
De mes confrères aimés.

Je suis un poète à mi-temps,
J'écris des souffles à peine repentis,
Invente des centaines d'habitants,
Les fais vivre en harmonie.

Parfois, j'entends des mensonges
Sortant de lèvres bien trop rougies,
Contrairement aux joues qu'on ronge-
Rait à la folie.
Ferme ta bouche, je sature !
Un condamné à sursis pourrait
Te demander, comme si de rien n'était :
"Veux-tu des points de suture?"

Et Moi, je ne veux que te protéger,
Aller à la pharmacie,
Puis dans mon lit,
Et jeter.
Les excuses, je les achèterais par dix !
Mais pardi, je n'en ai nul besoin,
J'irai tout de même au paradis
Si je mens une vierge à la main.

On croirait que cent flammes
Suffisent à faire d'un article
Un brûlot exquis, véridique.
Mais souvent le lecteur s'enflamme,
Suivant la première étincelle
Pour se croire simplement tel
Un penseur de grande famille.
Peuh ! Fustige la famille !

Déridées, mes paroles érigent
Une statue souriant par hasard
Aux faisceaux dirigés vers l'art.
Mais au fond, ma poésie n'exige
Pas grand chose, et je titille
Les mots comme une goutte
De gouache qui vrille
Une peinte feuille en déroute.

Je sais sous les tombes
De défuntes amertumes
Tues à jamais. Je dissous l'ombre
D'un doute sous ma plume,
Je ne creuserai pas la terre
Sans cesse avec mon calamus !
Je préfère
L'économiser pour la muse.

Je suis un poète à mi-temps,
J'écris des souffles à peine repentis,
Invente des centaines d'habitants,
Les fais vivre en harmonie.

La, la, la, la la

Je suis un poète à mi-temps,
Comme une peste habitant
Les salles de bal de grands palais.
Oui ! Je valse et goûte le parfait !

Nous n'avons qu'à travailler mieux ?
Avez-vous humé, mon bon monsieur,
Dans les travées des succursales,
Les sarcastiques regards des pâles
Cadres qui saccagent mes couleurs ?
N'avez-vous pas senti comme une odeur
De vice affranchi, de frustration,
De regret d'être ici, de résignation ?
De douleur...
De douleur...
De douleur...

Moi, je reste immergé,
Nage en sueurs froides.
Moi, j'ai le droit d'exister.
Moi, j'ai le droit de susurrer aux Dryades
Que Moi, je les emmènerai
Sur les Toi du monde :
Il y en a tellement qu'après
Une première, toujours il en abonde.


L'Enfant est-il là?
Le vois-tu, derrière ton épaule,
Cher lecteur ?
Retourne-toi doucement,
Puis respire la douleur
Que ses yeux - vois-tu ses yeux, d'ailleurs? -
Lancent inlassablement...


//18 juillet 2008//

jeudi 17 juillet 2008

On Discute

Ceci est une petite chanson de douze lignes
Ecrite une nuit de doux ennui
Et adressée à d'inquiets ennemis
Me sifflant leur venin.


Ne m'en veuillez pas si j'ai du répondant,
J'ai toujours préféré les dialogues.
Soyez vous-même toujours un peu mordant,
Ou ce sera la mort dans l'âme qu'hésitant,
Vous ne saurez plus quoi dire.

Le café parti, ce sont les rêvasseries
Qui le remplacent ; les questions d'existence
Stupides qui rêvent, lassent, rient
Devant notre ignorance
Bien fixée par nos thunes et coutumes.

Non, on ne parle pas avec un but,
On laisse aller l'esprit, on discute.


//17 juillet 2008//

jeudi 10 juillet 2008

Chagrins d'été

L'Océan se déverse...
Inlassablement.
Versatile, sûrement,
La lame qui le traverse.

Sympathisants aux placards sales,
On n'a que peu d'amis à qui se fier.
N'ayant que peu de... disponibilité.
Horreur lacrymale.


On entend des violons,
Derrière des sous-terrains profonds
Desquels s'évaporent une tristesse
Si inexplicable qu'elle en devient maladresse.

Les coraux restent ravageurs,
Scintillent sous une plaque fébrile
D'un bleu opaque à ma pupille.
Les corps aux restes éparpillés

Reposent sur le marin plancher
Et de leurs dents éclatantes
On pourrait presque discerner
Le goût amer d'une porte laissée battante.


L'Océan se déverse...
Inlassablement.
Versatile, sûrement,
La lame qui le traverse.

Sympathisants aux placards sales,
On n'a que peu d'amis à qui se fier.
N'ayant que peu de... disponibilité
Aux heures lacrymales.


//10 juillet 2008//

Fustige l'Idylle


Ses consonnes s'accentuent,

Des r graves et d aigüs ;
Il jette les baies boursouflées
Et prend la mûre déjà dévorée.

Epilepsie au fond de la gorge,
Ravalée trop souvent par raison.
Mutations et spasmes comme une anchore
Qui vit brutalement puis se fond.

Des hasards flattant les miracles
Qui s'assagissent, s'assagissent.
Des miracles, des hasards !
Qui s'agenouillent, tous lisses.

'Mutile', me dit-il,
Mu par l'utile, médite-t-il.
'Mords le futile,
Affute ta bile,
Fustige l'idylle,
Fustige l'idylle.'

Des hystéries classées dans un registre
Soutenu.
C'est même par ordre alphabétique, triste
Sort pour ses cils battus.

Fustige l'idylle
Fustige l'idylle
Arrache tes yeux.
Une bien belle cavité
Vide de tout sens.

Fustige l'idylle,
Va à la cathédrâle cette nuit
Et prie ton Dieu pour qu'il prie
Pour nous.
Fustige l'idylle,
Plonge dans les sueurs
Longeant ta joue,
Puis respire la vie !

L'homme débarque dans
Sa grande chappe de blanc,
Ses grandes langues élancées
Prêtes à lécher les réalités délaissées.

L'homme débarque.
Il fustige l'idylle,
Brutalement marque
Mes vierges veines.

Ses pleurs commencent,
Ils dégénèrent,
Rappellent la florescence
Première.
Sa voix stagne dans l'impossible,
Il s'évertue à déverser sa vertu
Car personne ne l'a vue ;
Il s'exténue, se met à nu... Risible !
On voit son corps tiraillé
Du pied à l'iris ;
Même dans les plus profonds globules
La peste s'immisce.

Ses consonnes s'accentuent,
Des r graves et d aigüs ;
Il jette les baies boursouflées
Et prend la mûre déjà dévorée.

Dans les éclats de verre il s'écrie :

"Si le bonheur s'obtient par les plaisirs,
Greffez-moi donc des passions,
Mettez-moi sous perfusion de sources de désirs,
Fabulez, fabulez, ignorez, stop: touchez le fond.

Salissez d'étiquettes,
Rabrouez-moi d'honneurs de surface;
Mes yeux balayent vos têtes toutes faites,
Discernent vos motivations fugaces.

Plaignez-moi, en tant que victime du siècle,
Je n'en ai vécu qu'un sixième, mais il était si titanesque,
Epique, bourré de facilités pour vos rites;
J'empoigne ma religion, la minimaliste."

Toutes ces années il a écrit,
Et on ne sait toujours pas qui il est.
On ne sait toujours pas où il est.


//10 juin 2008//


vendredi 4 juillet 2008

Un con court

L'entretien, oh, je parlais.
J'avais en tête deux-trois idées,
Et puis j'ai tout oublié,
La prochaine fois je gribouillerai.

L'entretien, oh, c'était difficile.
*censure de mon esprit*
Mais je serai à Lille,
C'est déjà tombé dans l'oubli.

On était quand même des centaines
A attendre devant les amphis
Sautillants de monde. Pleines,
Les salles étaient d'idées remplies.

Puis il y a le grand mouvement de grêle,
La glace qui frappe les pavés.
Si j'avais été seul, ça m'aurait
Fait mal à la tête, ce givre à la pelle.

L'entretien, oh, les sujets étaient hardcore,
Ca traitait de la tour de Pisette,
Des cerfs-volants et du triste sort
De Marie-Antoinette.

(Au centre d'un hexagone
Se trouve, alone,
Un voisin bien perdu.
Oh, moi, je m'étais pourtant dit salut !)

Quand on se meut aux extrêmes,
On se met à connaître et à découvrir
Ce qui déchaîne les passions, ce qui en un rire
Reflète des milliards de douzaines de poèmes.

Un mot
Se balade
Quelque part
Dans mes pages.

Mais où est-il ?

Un mot,
Monotone, maudit, tragique, prostré devant
Son dictionnaire de marmots.
Les bras balançant.

Allez voir Vélimir,
Si ça vous amuse
De me traduire !
Mais je vous préviens, ça s'use,
Alors Shush !

L'entretien, oh, je l'ai foiré,
Mais j'espère pour une fois
Et que c'est bon de croiser les doigts
De rêver à des fins de mois endettées.

Entre, tiens,
Bois l'eau du sacrifice ;
Sans elle est vain
Le combat contre les Sisyphes.

Le con court,
Contre tout ;
Il a les pieds lourds
Mais la tête bien à tout.

//4 juillet 2008//

mardi 1 juillet 2008

Une Vérité


C'est une vérité qui se promène

A toute vitesse.
Déchirant les voiles,
Enfonçant les barrières,
Asphyxiant les réflexions,
C'est une vérité qui se promène
A reculons.

Je ne sais où
Elle file, avec ses airs
Faussement sensibles.
Je ne sais où
Elle va porter le danger
Une nouvelle fois.
Est-ce dans le creux d'un arbre
Qu'elle va faire son nid ?
Va-t-elle se terrer dans l'esprit
D'un torturé toubab ?

Je ne sais où
Ma vérité à ressort
Va se planter ;
Dans quelle muqueuse
Elle va apporter
Un air nouveau.
Qu'elle chante sa mélodie
Aux pleureuses désabusées !

C'est une vérité qui se promène
A toute allure,
Invisible, profonde,
Soupirant les entrailles du monde.

Je ne sais quoi
Inventer pour l'approcher,
Lire pour la titiller,
Apprendre pour la découvrir.
Je ne sais où
Elle se cache, car
C'est une vérité fuyante et joueuse :
Elle vient à vous et repart,
Sillonnant le paysage.

Je ne sais quand
Dormir.
Je ne sais qu'en
Rimes et rires
La frôler doucement.

C'est une vérité qui se promène
A toute allure,
Sur les rebords de l'Humanité.
Et si je pleure,
Je sais qu'elle ne viendra pas
Pour ça.
Si je pleure,
Elle n'aura pas pitié, non,
Car ma vérité aux ailes lacérées
A déjà pleuré des millions de fois
Et sait qu'en essayant de m'aider
Elle pourrait me blesser.


//26 mai 2008//


vendredi 20 juin 2008

Conclure en Silence

Le corps se déforme,
Des formes s'échinent,
La dorsale épine se tort ;
Abandonnée à l'oubli, un signe
De la main à peine perceptible,
La malicieuse s'avance
En prenant garde, sa cible
Ne devant pas trop faire d'avances.

Si l'on entend un silence d'or,
C'en est fini car une connexion
Ne connaît pas de temps mort.
C'est bien après la reddition
De cette âme trempée d'amertume
Qu'on peut alors se taire
Et apprécier l'oeuvre posthume
D'une langue à tout plaire.

Passées donc les chamaillades ;
Subtils signes que les oeillades
Sont pour toute peau déjà baignée
De soleils fredonnés.

Le grand fracas,
Puis à nouveau du silence.
Celui-ci est bien plus intense
Et ne périra pas.


//20 juin 2008//

mardi 17 juin 2008

La petite araignée

Une petite araignée se balade
Sur un parquet nerveux ;
Elle y va doucement, patte par patte,
Applique avec soin son velours venimeux.

Le support vire du rouge au bleu,
En passant par un violet pâle ;
La petite araignée, elle, continue le
Chemin qu'elle veut tracer ce soir.

J'entends un globule qui râle,
Un épiderme qui s'agite de tout son feu ;
J'ignore quelle est cette salle
Sous notre parquet désormais périlleux.

Une petite araignée pique
Là où ça fait mal ;
Juste à côté d'une veine, entre deux dalles,
Glisse vicieusement sous la peau.

La grande bête essaie de retirer la petite,
Mais elle est bien accrochée ;
Alors elle essaie tout, même les plaies,
Mais ça ne plaît pas à notre araignée.

La veine commence à enfler,
La main s'emplit d'ecchymoses ;
Elle voulait juste jouer,
La baladeuse aux yeux roses.

Deux ongles puis trois, puis quatre,
La liste est longue,
Se remplit au fil des secondes ;
Tic, tac, tic, tac.

La grande bête attendra-t-elle
Que ça saigne
Pour se résoudre à se couper la veine ?
Ou la grande bête préfère-t-elle
Souffrir durablement,
Espérant, espérant,
Un quelconque remède ?


//17 juin 2008//

mercredi 28 mai 2008

Bonne nuit

Bonne nuit aux yeux vitreux des ouvriers de la fête ;
Aux chocs de verre éclatants ;
Aux simples gestuelles envoûtantes ;
Aux fantaisies réalistes ;
A tous ces petits boutons dans les champs d'or ;
A mes frelons et à mes guêpes qui pullulent ;
Aux sauts pleins d'eau qui sursaute.

Bonne nuit à mes larmes,
Bonne nuit aux faisceaux salissant la nuit,
Aux fées travestissant la magie.

Bonne nuit à ceux et celles
Qui, autour d'une table ronde
Comme les joues rosées
Se réveillent au petit matin tout embrumés.

Bonne nuit aux mots,
Aux tristes palabres qui égayent les rues ;
Aux maudites libellules
Qui sans ailes
Bullent sans être libres.

Bonne nuit aux motards,
Bonne nuit au Père Noël,
Bonne nuit à mon téléphone,
Bonne nuit à la poésie,
Bonne nuit Aimé Césaire !
Bonne nuit Nico,
Bonne nuit aux enfoirés,
Bonne nuit aux pestes :
Dans le sommeil nous nous retrouvons tous
Comme de sublimes cons,
A imaginer le lendemain,
A être déçu de son jour passé.

Dans le sommeil nous nous retrouvons tous
Comme de sublimes cons,
A mâcher le temps comme un chewing-gum :
On mastique le passé inlassablement,
Avale le présent sans le goûter
Et crache la salive qu'on a produite pour le futur.
Et je ne mâche pas mes mots,
Je ne cache pas mes mots ;

Bonne nuit au temps qui ne s'arrête pas aux échafauds,
Bonne nuit aux demoiselles échevelées,
Bonne nuit aux hôpitaux,
Bonne nuit à la nuit discrète,
Bonne nuit aux rimes qui dorment déjà.

Bonne nuit à ma générosité,
Bonne nuit à vos,
Vos quoi, vous me direz ?

Bonne nuit à ma musique,
A tout ce qui passe un instant
Et qui périt le jour suivant ;
Bonne nuit aux tics.

Ayez une nuit fabuleuse,
Sans mon grand A de maladresse !
Passez une nuit malicieuse
Sous les étoiles qui tressent
Leur toile sur le ciel tout noir.
Tout noir, tout noir,
J'ai peur !
Bonne nuit à ma peur !
Et si je montais au ciel pour la surmonter,
Ma putain de peur du noir ?

Un jour si on m'avait dit que la nuit portait conseil,
J'aurais sûrement dormi à cette heure ;
C'est que maintenant je me méfie même de mon sommeil,
Et le réveil s'annonce à chaque fois comme un trouble-fête.

Bonne nuit aux soldats qui parcourent l'Afghanistan !
La beuh me manque, en effet ;
Bonne nuit au courage ici,
Pendant que de furieux envols nous narguent.

Bonne nuit à ma haine,
A nos chaussures
Tapant à toute allure
Alors qu'en fait, on traîne.

//28 mai 2008//

vendredi 16 mai 2008

Fait du mal aux mouches

No Title

Parmi les hôtes d'humanité,
Pas remis de hautes énormités
Qui ont fait mon exil ;
J'ai tapé la touche de trop,
Lâché une louche d'eau
Brûlante, en plein dans le mille.

Ce sont en circonstances
Que les scissions se font
La malle ; leur existence
Justifiée par l'époque, où fond
Fatalement le meuble iceberg
Qu'est l'amitié. D'une attaque
Frontale, je fonce et lègue
Mon héritage aux bègues qui squattent
Le palier de mon bonheur.
"Pou-pourrais-je connaître
La fo-formule magique, maître?"
Faut remuer leurs idées ; ma sueur
Suinte, mes propos leur paraissent
Bien acides, acerbes, comme salive :
Ca lave le cerveau, lessive
Les préjugés. "Stoppe juste ta paresse."

Stoppe juste ta paresse,
Petit joueur ; cesse !
Y'a pas de formule magique.
Même si souvent, c'est un système à tics.

Même si souvent, c'est systématique,
On peut toujours en tirer un rire authentique.

Ô, fredonneurs du ciment,
Continuez vos douces balades !
Qu'on martèle les faux-semblants,
Qu'on me pique si je divague !

...Dix vagues voguent,
Vagabondes,
Vaguement gavées de bogues ;
Des vagues piquantes, qui inondent
Les jeunes peaux
Et les creusent...

Ô, frelons tueurs des océans,
Sachez bourdonner ailleurs.
Intéressez-vous aux nids de l'Orient,
Sucez un sang plus pur, meilleur.


J'ai tapé la touche de trop,
J'envie cette bouche, c'est si beau,
Une langue de paille qui fourche !
J'attends qu'on me botte en touche.


//15 mai 2008//

dimanche 4 mai 2008

Enjoy


Oups, fausse manip',
J'allais à la manif critique,
Et un double-clic
M'a fait changer de but.

Encore une semaine interné,
J'en aurai fini.
Derrière des années liées
Par le nez, les soucis.

Si ce n'était que de la peur,
Je la surmonterais ;
Mais il n'y a là que rancoeur,
Appréhension, envie... Il paraît...

Il paraît que les songes ont une image,
Qu'en sondant des pages et des pages
On peut tisser sa toile,
Quelque part, dans la vie.

L'espoir est revenu,
Ne nous affolons pas
Avant que ce soir aie fondu
Sous la chaleur de tes pas.

Si mes pensées étaient une lettre,
Je n'aurais besoin de papier
Pour au monde l'envoyer,
Il suffirait de me timbrer la tête.

Aujourd'hui ça m'a repris,
J'ai pris mon poignet,
L'ai repris, l'ai serré
Dans tout ce que j'avais appris.

Car acérées furent toutes ces années
Et paroles ; folles, tâchetées
D'immondices qu'on jette aux pavés.
Laissons macérer l'ombre sous les palmiers.

Rien ne sert d'attendre, il faut
Cuire à point et saigner sous l'eau.
Apprécier le sourire de la lagune,
Se faire avaler par ses avancées brunes.

Aujourd'hui j'ai peur,
Mais depuis le temps,
Je ne le dis plus à personne, tant
Que ne sera pas sortie la rancoeur.

Et nous avons sous les silhouettes
Musicales de précieuses minutes
A dépenser ! Qu'on aille siffler la lutte
Aux notes d'espoir qu'on grignote sous la couette !

Nous valons la peine d'être goûtés
Et si un parfum manque, il faut l'ajouter
A son répertoire de recherche ;
Les amis d'un soir peuvent être de mèche.

Enjoy.
Enjoy your life until it ends,
'Cause no one will live yours
At your place.

Enjoy.
Just stay moving,
You'll catch a bird in
A word you don't even know.


//4 mai 2008//

jeudi 24 avril 2008

Entre deux jours



Fabrique la destinée.

Sois toi-même tu n'y arriveras jamais.
Si la coccinelle se mutilait,
Alors d'ailes fébriles envolées
Au grand air
Sortirait une prière.
L'enracinement brusque
De morceaux de terre,
Accompagné par le lustre
De nos aériennes destinées,
Si aériennes destinées...

Si doux rêves, si doux
Qu'ils peuvent rendre fièvre
Aux marchands de stocks !
Sidérés de tant de sagesse,
Les buveurs de soie s'inclinent : toc,
C'est du toc, cet espoir mièvre.

Fabrique la destinée,
Si c'est pour la torturer,
Lui foutre de fous coups de fouet.
Fabrique les chances !
Elimine le hasard et mène la danse,
Sème la danse sémantique
Pour y trouver un geste érotique.

Passons ces peluches inconnues
Accrochées à nos tableaux;
Passons ces déluges à nu,
Ecorchons-les avec nos pinceaux
Rouges, noirs, tout ce que vous voulez !
Tant que coulera le motif,
Tant que tordus seront les nez,
Alors nous pourrons créer, évasifs,
Evadés puis vidés
De tout énergie imaginatrice,
Génitrice
D'idées.

//24 avril 2008//