mercredi 15 avril 2009

Cris stériles

--- On croit crever ---

Un bon à rien à l'avenir précaire,
J'pointe en vain en bon p'tit militaire,
Me lève à 5h pour chercher un revenu
Mais on m'répète que j'bouge pas mon cul.

Membre isolé de leur plèbe ignorante,
Comment veux-tu que j'plaide mon innocence ?
J'appelle à l'aide mais on veut me taire,
Car j'erre dans les failles d'un système sectaire ;
J'tirerais bien les viscères de quelques parlementaires
Pour les servir en dessert aux partenaires
De leur monde libertaire.

Passe-moi donc la bouteille,
J'vais la vider dans la gorge de la France
Pour qu'elle goûte à l'ivresse populaire ; nuance,
C'est pas du Moët, juste notre colère.
Nos magistrats jouent des tours de magie
Du haut de leurs stratosphères blindées ;
Est-ce qu'on doit baiser avec leurs filles
Pour qu'ils nous entendent crier ?

J'obéis au doigt qu'ils se mettent dans l'oeil
En croyant que la France va débronzer ;
Range illico ton monoï
Tu vas finir par être arrêté.

J'connais des squats où on lit Kafka,
Les procès au cas par cas,
Impossible ! Du haut de leur château,
Ils attaquent en justice par troupeaux.

On croit crever en voyant notre misère,
On croit rêver devant leurs ministères.


---... Mille ans ...---

Je crache ma liberté,
La laisse en pâture aux trottoirs ;
Allez donc lécher mes parcelles de dignité
Avant qu'il ne se mette à pleuvoir
Et que l'eau emporte mes postillons
Et que l'eau saccage nos sillons
Ayant mis mille ans à être tracés
Par la dure labeur de nos pieds.

Le politique, c'est celui qui sème des graines
Dont personne ne sait si elles deviendront arbres ;
C'est celui qui déracine des plantes
Ayant mis mille ans à pousser.
Le politique, c'est ce truand qui nous amène
A devenir inhumain devant l'humanité,
Solitaire parmi l'unité,
Individuel dans la société.

L'occident rouille,
J'en suis convaincu ;
Chaque jour ils souillent
Nos consciences tombées à la rue ;
L'occident rouille,
Ne vois-tu pas
Ces policiers qui fouillent
Chaque coin de nos âmes perdues ?

--- Dix-huit piges ---

J'ai que dix-huit piges
Ce mois-ci
Cent quatre-vingts euros
Pour payer mon studio

--- Calmant ---

Mes veines auraient besoin d'un calmant
Je vois ma peau se disloquer
En un amas de lambeaux dégoûtants ;
Passe donc un peu de tes sentiments
Ca me soulagera comme sentir le café
Quand l'aurore n'est encore qu'espoir.



16.04 & 17.04.09

mardi 7 avril 2009

Poème démago

On sent le vent froid des gyrophares
C'était trop calme, la grande bleue
Reposait en paix comme Saint-Lazare
Une nuit d'hiver.

La voiture est arrivée,
Vitres teintées, portes blindées ;
L'homme en sort pour cueillir
Les fleurs de la clandestinité.

C'est ainsi en carrosse
Que se font ramener en douce
Les cinquièmes roues de la Nation ;
Allons enfants de la Patrie, allons...


7 avril 2009. 23:33