jeudi 6 août 2009

Au croisement des amertumes

Derrière les ombres se cachent des passants ; impatient de trouver mon lit, je me fonds dans les creux pourris de cette ruelle putride et vide, la peur comme seul moteur pour en finir avec ce long trottoir.

Là, au détour d'un lampadaire, claudiquant dans le béton, une masse s'agite sous un voile épais.

Les premières notes de Belsunce Breakdown martèlent mes tympans à toute allure, tandis que l'homme sort la tête de sa couverture puante. Je jette un coup d'oeil à sa figure ; on ne peut que jeter des choses aux clochards.

Sa gueule est tiraillée, tailladée, hideuse, et sa barbe inégale, poisseuse. Comment le regarder ? Comme s'il était encore homme ?


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Tu m'as piétiné.
Tu m'as humilié.
J'ai essayé
De te rendre la pareille,
La monnaie de ta pièce.

Quelqu'un a oublié de te dire
Que je n'oublie rien ;
Dans les moindres recoins
Je cache mes souvenirs fossiles,
Je peux en un rien
Les dépoussiérer.

Tu m'as piétiné,
Tu m'as humilié.


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Impossible d'oublier.

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