mardi 17 juin 2008

La petite araignée

Une petite araignée se balade
Sur un parquet nerveux ;
Elle y va doucement, patte par patte,
Applique avec soin son velours venimeux.

Le support vire du rouge au bleu,
En passant par un violet pâle ;
La petite araignée, elle, continue le
Chemin qu'elle veut tracer ce soir.

J'entends un globule qui râle,
Un épiderme qui s'agite de tout son feu ;
J'ignore quelle est cette salle
Sous notre parquet désormais périlleux.

Une petite araignée pique
Là où ça fait mal ;
Juste à côté d'une veine, entre deux dalles,
Glisse vicieusement sous la peau.

La grande bête essaie de retirer la petite,
Mais elle est bien accrochée ;
Alors elle essaie tout, même les plaies,
Mais ça ne plaît pas à notre araignée.

La veine commence à enfler,
La main s'emplit d'ecchymoses ;
Elle voulait juste jouer,
La baladeuse aux yeux roses.

Deux ongles puis trois, puis quatre,
La liste est longue,
Se remplit au fil des secondes ;
Tic, tac, tic, tac.

La grande bête attendra-t-elle
Que ça saigne
Pour se résoudre à se couper la veine ?
Ou la grande bête préfère-t-elle
Souffrir durablement,
Espérant, espérant,
Un quelconque remède ?


//17 juin 2008//

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