vendredi 20 juin 2008

Conclure en Silence

Le corps se déforme,
Des formes s'échinent,
La dorsale épine se tort ;
Abandonnée à l'oubli, un signe
De la main à peine perceptible,
La malicieuse s'avance
En prenant garde, sa cible
Ne devant pas trop faire d'avances.

Si l'on entend un silence d'or,
C'en est fini car une connexion
Ne connaît pas de temps mort.
C'est bien après la reddition
De cette âme trempée d'amertume
Qu'on peut alors se taire
Et apprécier l'oeuvre posthume
D'une langue à tout plaire.

Passées donc les chamaillades ;
Subtils signes que les oeillades
Sont pour toute peau déjà baignée
De soleils fredonnés.

Le grand fracas,
Puis à nouveau du silence.
Celui-ci est bien plus intense
Et ne périra pas.


//20 juin 2008//

mardi 17 juin 2008

La petite araignée

Une petite araignée se balade
Sur un parquet nerveux ;
Elle y va doucement, patte par patte,
Applique avec soin son velours venimeux.

Le support vire du rouge au bleu,
En passant par un violet pâle ;
La petite araignée, elle, continue le
Chemin qu'elle veut tracer ce soir.

J'entends un globule qui râle,
Un épiderme qui s'agite de tout son feu ;
J'ignore quelle est cette salle
Sous notre parquet désormais périlleux.

Une petite araignée pique
Là où ça fait mal ;
Juste à côté d'une veine, entre deux dalles,
Glisse vicieusement sous la peau.

La grande bête essaie de retirer la petite,
Mais elle est bien accrochée ;
Alors elle essaie tout, même les plaies,
Mais ça ne plaît pas à notre araignée.

La veine commence à enfler,
La main s'emplit d'ecchymoses ;
Elle voulait juste jouer,
La baladeuse aux yeux roses.

Deux ongles puis trois, puis quatre,
La liste est longue,
Se remplit au fil des secondes ;
Tic, tac, tic, tac.

La grande bête attendra-t-elle
Que ça saigne
Pour se résoudre à se couper la veine ?
Ou la grande bête préfère-t-elle
Souffrir durablement,
Espérant, espérant,
Un quelconque remède ?


//17 juin 2008//